L’œuvre de Laurence Papouin brouille les frontières entre peinture et sculpture. Elle veut se libérer de la surface plane, qui prétend laisser jouer les couleurs, mais qui inévitablement les enferme dans le cadre du tableau. Pour Laurence Papouin la peinture elle-même est une matière qui aspire à se libérer du tableau et à exister dans toutes les dimensions de l’espace, dans sa dimension propre, aux marges de la peinture et de la sculpture. “Tout se passe comme si l’invention de la perspective, donnant l’illusion de la profondeur et qui a pu un temps la satisfaire, ne lui suffisait plus : elle entend s’émanciper de cette réduction à la surface plane, mordre sur sa propre extériorité, n’être elle-même que dans cet excès d’elle-même, et n’être pleinement peinture qu’en étant aussi sculpture : elle rencontre ainsi toute la pensée contemporaine qui est tout entière dans cette attention aux marges et dans cette volonté irréductible de faire vaciller les frontières : non pas tant de les effacer, que de les donner à voir dans leur suspension même –telles ces Peintures suspendues.” – Jean-Pierre Zarader

 

Laurence Papouin’s work blurs the frontiers between painting and sculpture: her paintings refuse to be locked inside the dimensions of the canvas. The plane surface of the canvas bonds the colors together and inevitably encloses them within the frame of the painting; her work seeks to emancipate itself from that entrapment. According to Laurence Papouin, paint is a material that aspires to liberate itself from the constraints of the frame, and thus reclaim the space between painting and sculpture. As Jean-Pierre Zarader put it: "Everything happens as if the invention of perspective – giving the illusion of depth – had satisfied painting for a while but no longer sufficed: painting must emancipate itself from this reduction to the plane surface, embrace its own exteriority and thrive in its excess; thus, truly being painting while also being sculpture. In that respect, painting intersects with contemporary thinking in its attention to margins and its irreducible desire to shake all boundaries: not in order to erase them, but rather to see them in their own suspension, just as in these “Peinture suspendues"

 

Criticals texts